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L’association
cesse son activité et remercie tous ses membres
pour cette confiance sans limite, ce partage
d’expériences qui ont contribué à
redonner sourire et courage.
Un couple sur six
consulte pour des problèmes d’infertilité.
Que faire
quand bébé se fait attendre ? quand faut-il
consulter ? Où aller ? Et quand le moral est
en baisse, à qui en parler ? ...
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Position
de l’association
.L’anonymat,
le secret et le don.
Vaste
sujet, l’association se fait porte parole des
Absents....N’oublions pas que les enfants issus d’un
don qui l’ignorent ne peuvent être interrogés sur
leur vécu.
FIV
Avant
l’anonymat, il y a le secret. La levée de l’anonymat
laisse de côté des sous-entendus qu’il ne faut pas
occulter.
Insémination
artificielle
50 000
enfants sont issus d’un don fait en France, seuls
moins de 5% connaissent le secret de leur conception
et revendiquent le droit d’avoir accès à leurs
origines. Que sont devenus les 95% ils ne le
savent pas ? Ils le
savent ?
L’estimation
du nombre des enfants issus d’un don reçu à
l’étranger est irréalisable mais ils sont là
aussi...
Ils
vivent au milieu de leur famille comme n’importe
quel enfant, n’est ce pas ce que l’on a voulu
faire ?
Avant
1993, c’était le désert pour l’infertilité
masculine : pas beaucoup d’explorations puisque
il n’y avait pas de solution. Puis l’ICSI est
arrivée permettant une prise en considération des
facteurs masculins. Mais avant que se
passait-il ? Les Cecos ont démarré le don de
sperme en 1974, c’est-à-dire que pendant presque 20
ans c’était la seule solution pour remédier à
l’infertilité masculine. Des
enfants sont nés entourés de l’amour de leurs
parents. Certains sont devenus adultes, pères
ou mères de famille et vivent comme tout le monde,
doit-on s’en offusquer ? Est-ce
mal ?
Les
parents peuvent avoir beaucoup de questions avant,
en avoir encore après la naissance, être décidés
d’en parler ou de ne pas en parler mais aussi
évolués dans un sens ou un autre mais laissons leurs
leur choix....
Ils
veulent le mieux pour leur enfant, comme tous les
parents, ne les singularisons pas une fois de plus
en leur laissant penser que l’évaluation d’une
expérience collective et scientifique considère que
la levée de l’anonymat est une évolution.
S’ils
veulent parler du don, ils choisiront le moment
opportun dans la vie de leur enfant. Ce n’est déjà
pas une mince affaire. Il faut comprendre leur
hésitation : le discours des psychiatres, des
psychologues, des psychanalystes où des enfants qui
le savent et le clament médiatiquement n’est que le
reflet de ceux qui se sont sentis différents, cela
ne nous autorise pas à penser, et loin de là, que ne
pas en parler est une mauvaise solution.
Les
enfants issus d’un don sont des enfants comme les
autres. Impossible d’en faire un suivi, impossible
de les reconnaître différents, impossible de
demander aux parents s’ils les perçoivent vraiment
comme « leurs enfants »...
Le Pr Bernard Golse,
pédopsychiatre à l’hôpital Necker - Enfants Malades a
rappelé qu’il existait trois types de filiation :
biologique, légale et affective, mais que "le plus
fondamental reste, pour l’enfant, ce qui s’est passé
dans les premiers mois de son existence".
N’est-il
pas simple de montrer un homme ou une femme père ou
mère de famille et dire « c’est quelqu’un comme X
et la médecine qui nous ont aidé pour te
concevoir ». Pourquoi tous les enfants du monde
posent-ils à leurs parents la même question quand
ils sont adolescents « est ce que j’étais
désiré ? » parce que c’est la seule
information importante à leurs yeux ...
Mais s’ils
sont là c’est qu’il y a des donneurs de gamètes. En interrogeant
ceux que je côtoie où ai côtoyé tous tiennent le même
discours : ils donnent « des cellules »
pour aider à fonder une famille et
en aucun cas ne donne « un enfant » si
l’anonymat est levé, ils seront encore moins nombreux
à vouloir donner.
Déjà les
questions émergent sur la loi et sa rétroactivité, en
cas de levée d’anonymat, venant des couples ayant reçu
un don, des donneurs et de ceux qui sont en attente
d’en recevoir un, qui par crainte envisagent
l’étranger. Imaginez-vous 20 ans plus tard, avec votre
famille et vos enfants, un enfant issu de votre don
veut rentrer en contact avec vous : quel sera
votre regard, celui de vos enfants, de votre conjoint,
comment ne pas être troublé par son
intrusion, il ne fait pas partie de votre vie ...un
don est destiné aux autres...vous avez simplement
voulu qu’un couple connaisse l’espoir de vivre une
grossesse et une naissance...La responsabilité du
donneur s’arrête à l’éjaculat ou à la ponction
d’ovocytes et c’est la seule envisagée et
envisageable, aucun autre message à la postérité ne
peut être retenu.
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une autre
vision :
Il
y a quelque chose qui nous fait réagir, la
possibilité pour les enfants issus d’un don de
sperme ou d’ovocytes d’avoir accès une fois majeurs
à certaines données non identifiantes :
impossible de présenter les donneurs de gamète comme
étant "le père ou la mère biologique" de l’enfant.
Or, c’est bien là toute la confusion avec l’adoption
où effectivement, il y a bien eu un moment antérieur
(à l’adoption) avec un père et une mère biologique.
Ici, on n’est pas dans le temps historique de
l’enfant, on est dans la préhistoire de ses parents
et ses parents sont bien ses parents biologiques,
c’est-à-dire ceux qui lui ont donné la vie. La vie
commence non pas au gamète mais à l’implantation
d’un embryon dans un milieu favorable. Avant, il y a
germe, potentialité, ce qu’on veut mais pas encore
la vie. Pour qu’il y ait de la vie, il faut qu’il y
ait de la rencontre, du deux. Une graine plantée
dans la terre, ça pousse, ça se transforme, ça vit.
Une graine, ça reste une graine. Sinon, on serait
non pas 6 milliards sur terre mais 1000000000
milliards de milliards vu le nombre de gamètes en
circulation !
Il
est par ailleurs tout à fait intéressant de voir à
quoi se réduit, parce que c’est vraiment d’une
réduction dont il s’agit, le don d’une part et la
notion d’origine d’autre part : niveau socio
professionnel, origine géographique, taille,
informations médicales. Or, il me semble que le
principal intérêt de retrouver le donneur pourrait
être non pas de savoir que le donneur est un
tourneur-fraiseur ou un polytechnicien ou qu’il
mesure 1m85 (parce qu’on au fond qu’est-ce que ça
changerait pour l’enfant de savoir que le donneur
est brun s’il est brun lui-même et que ses deux
parents biologiques sont bruns aussi ! Le voilà
bien avancé dans la découverte de ses
origines !) et pourquoi pas aussi combien il
pèse et combien il a pesé aussi au moment du don, et
juste après aussi tant qu’on y est ? Le
principal intérêt pourrait être dans ce qu’on
désigne par "informations médicales" et là, c’est un
océan qui s’ouvre. Que doit dire le donneur ?
Sa responsabilité pourrait elle être engagée s’il
s’avère qu’il a donné son sperme alors que dans sa
famille, beaucoup de femmes ont eu le cancer du
sein ? Que se passerait-il s’il omettait une
maladie ? Un homme donneur penserait-il à
évoquer les cancers du sein de sa grand-mère, de sa
tante et d’une de ses cousines ? Que
représenterait pour cet enfant devenu adulte le fait
de lire sur une fiche une liste d’antécédents
familiaux qui ne peuvent s’avérer -ou pas- que dans
une certaine configuration ? Et puis, après
tout, qui est capable de dire grand chose sur son
patrimoine de santé ? Combien de personnes qui
découvrent un jour être porteur d’une disposition
qu’ils ignoraient tout à fait, leurs parents proches
n’étant pas atteints ? Sans compter que l’on
sait de plus en plus qu’un patrimoine génétique se
développe ou pas en fonction de son environnement
(encore cette histoire de rencontre ou encore, on
pourrait dire : c’est la rencontre qui fait
histoire). Alors quoi, nous voilà encore face à cet
énigme du gène qu’on veut essayer de noyer dans le
niveau socioprofessionnel (qui est loin de pouvoir
être transmis dans un gamète ou alors je n’ai rien
compris à ce qu’on appelle l’acquis). Et puisqu’on
parle d’acquis, rappelons qu’on parle fort justement
d’inné et d’acquis. L’inné, ce n’est pas le
génétique, ce n’est justement pas le génétique,
l’inné vient après le génétique ou plutôt il n’est
essentiellement pas de même nature. L’inné, il est
dans l’histoire de la grossesse, de la naissance et
il est fichtrement plus important d’en savoir
quelque chose que de savoir quelque chose de
l’histoire du donneur. J’ajouterai aussi, pour aller
dans le sens de cette frénésie génétique que si
l’enfant issu d’un don veut avoir accès à ses
"origines", il n’a pas de meilleure source
d’information que ... lui-même. Il lui suffira de
faire décoder ce qui le constitue pour savoir s’il
est porteur du gène X2515fs2 ou pas. D’ici peu, ce
décodage génétique deviendra de plus en plus à la
portée du quidam. Alors à quoi bon aller chercher un
donneur qui en réalité ne sait pas lui même ce qui
était contenu dans le sperme ou l’ovocyte qu’il a
donné.
Au
fond, ceux qui défendent l’accès aux "origines" ont
une vision assez infantile de ces origines, une
vision confuse, mêlant histoire familiale, grand
Autre (celui là dont on serait issu et qui
recouvrerait tous les autres), désir d’échapper à un
destin pour aller s’agglutiner dans un autre (le
fameux roman familial, qui nous a fait faire si
souvent ce rêve formidable qu’on aurait été trouvé
dans un couffin par nos parents qui ne seraient donc
pas nos parents et qu’on pourrait être fils de
prince ou fille de sultan), "solution finale" à
toutes les questions sur soi, toutes les angoisses,
tout le mystère de la vie qui fait qu’on ne
s’appartient jamais totalement, qu’on ne se connait
jamais totalement. N’est-ce pas aussi ce fantasme
qui consiste à trouver enfin un coupable, un
responsable de ce que nous sommes ? D’où me
viennent ces cheveux filasses, d’où me vient ce
menton fuyant, d’où me vient, "d’où me vient", qui
se transforme, pour l’enfant, en "d’où je viens". Et
quel parent n’a été contraint de se justifier de ce
menton fuyant, de ces cheveux filasses, en disant
"je n’y peux rien, je n’ai pas choisi de te donner
ce menton fuyant, ces cheveux filasses, je n’ai
choisi qu’une chose, en tant que parent, c’est de te
donner la vie." De te donner la vie, et non pas de
sélectionner tel ou tel gène qui fera les yeux bleus
ou bruns, le grand gaillard ou le gringalet. Alors
n’est-ce pas entretenir un miroir aux alouettes que
d’ouvrir cet accès qui plus est rétroactif (nous ne
cesserons donc jamais de regarder en arrière, de
vouloir remonter le temps, d’être dans cette
illusion de toute-puissance du rétroactif) ?
Sans
compter, et je terminerai par là tout ce que cela ne
dit pas de la prééminence du gène sur l’histoire
individuelle et de ce que cela signifie sur le droit
du sang plutôt que le droit du sol, la
stigmatisation, la négation en somme, purement et
simplement du Sujet. Du sujet de l’histoire.
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REDONNER
L’ESPOIR DE DEVENIR PARENT »
Numéro
Vert 0 800 541 541 (appel gratuit)
du lundi
au samedi des télé-conseillers peuvent répondre aux
questions des donneurs potentiels.
Et
toujours une information pour sensibiliser au don
d’ovocytes
Numéro
Vert 0800 541 541 (appel gratuit)
est à la disposition des femmes qui veulent comprendre
et connaître le don d’ovocytes. En France, le don est
anonyme, gratuit et volontaire, c’est un acte de
solidarité et d’une grande générosité qui permet à un
couple de vivre une grossesse et d’avoir une famille.
TEMOIGNAGES
"RENDRE A LA VIE CE QU’ELLE M’A DONNE"
Le déclic
s’est produit alors que j’étais en congé parental pour
mon deuxième enfant.
Je regardais souvent les maternelles et ce matin là,
le sujet était le don d’ovocytes. Un petit reportage
montrait une femme d’une quarantaine d’année, enceinte
de 8 mois de jumeaux. Elle expliquait son
parcours : les examens pour comprendre pourquoi
cela ne marchait pas, les opérations, les doutes, les
désillusions, le parcours du combattant avant qu’elle
ne doive se tourner vers le don quelques années plus
tard...Sans cela, pas de bébé.
J’ai toujours eu peur avant de ne tomber enceinte de
mon premier, d’avoir des problèmes. Je pense
d’ailleurs que si j’ai voulu très tôt des enfants,
c’est aussi pour me rassurer sur ma fécondité... Mais
je le sais seulement maintenant.
Deux grossesses super rapides (deux et trois mois
d’attente seulement) ! J’ai eu une chance
incroyable. J’avoue presque une certaine culpabilité.
Pourquoi certaines, c’est si dur et d’autres si
facile ? J’ai rien fait pour mériter cette
facilité plus qu’une autre... c’est juste la nature
qui se révèle profondément injuste.
Deux enfants. J’ai deux enfants. Et j’éprouve un tel
bonheur à allaiter mes bébés, les voir grandir, que je
ne peux pas imaginer qu’une femme ne puisse pas vivre
cela si elle le désire.
Moins de 35 ans, un ou des enfants en bonne santé,
conçu sans trop de difficultés, l’accord de son
conjoint, je ne peux que voir en le don d’O une
possibilité pour moi de rendre à la vie ce qu’elle m’a
donné. Cela me permet aussi de m’inscrire en faux par
rapport à une société actuelle dans laquelle j’ai du
mal à me reconnaitre. Je ne vais pas vous chanter la
chanson des restos du coeur, mais aujourd’hui, tout le
monde ne pense qu’à lui. On ne fait jamais rien
gratuitement, juste par conviction. Et bien, moi, ma
conviction c’est qu’aucune femme ne devrait être
privée du bonheur de serrer son bébé contre
elle !!! (Je vous rassure, j’ai plein d’autres
convictions !!!).
J’ai donc appelé le centre CECOS de ma ville qui m’a
orientée vers le centre le plus proche (tous les cecos
ne font pas le don d’o). Cela s’averrait compliqué (je
ne voulais pas d’anesthésie générale). Je me suis
branchée sur un forum pour glaner des infos et j’ai
fait la connaissance d’une receveuse en attente d’une
donneuse. Et nous avons fait affaire si je puis
dire !!!
Elle m’a mise en relation avec l’Association
Paulineadrien, nous nous sommes rencontrées, j’ai pris
un max d’info, j’ai pu me rassurer sur les risques,
les doutes que j’avais.
Trois allers retours plus loin, un questionnaire
génétique, une prise de sang, un stérilet (et oui,
sous stérilet le don est possible !), quelques
échos et piqures plus tard, j’ai fait mon don.
Je ne saurai jamais si ces ovocytes étaient matures,
s’ils ont donné des embryons, puis des grossesses, ou
des bébés. Ce que je sais, c’est que j’espère de tout
coeur qu’une maman serre maintenant son bébé dans les
bras grâce à quelques semaines de ma vie, finalement
une goutte d’eau qui a pu au moins donner de l’espoir
sinon le bonheur d’être maman.
TEMOIGNAGES
"PAS DE PROJET PARENTAL JUSTE UN GESTE D’AMOUR".
Après 3
échecs de FIV ICSI (suite à une
oligoasthénotératozoospermie sévère), une 4ème
tentative nous a permis de connaître l’immense bonheur
d’être parents avec la naissance de notre petit garçon
en décembre 2003. Je mesure chaque jour la chance que
nous avons eue, même si ce parcours, où la souffrance
est permanente et le doute de ne jamais devenir maman
toujours présent est long et douloureux.
Pendant ces moments, l’association Pauline et Adrien
m’a beaucoup aidée et également permis de faire naître
de belles amitiés. Je me suis alors promis de faire un
don d’ovocytes si j’avais la chance de devenir maman.
J’ai entamé les démarches environ 1 an après la
naissance de mon petit garçon. Il était très important
pour moi d’essayer de permettre à une autre femme de
réaliser son désir le plus cher.
Parce que toute femme a le droit d’être mère, de
donner cet amour inconditionnel. Ce sentiment est très
fort pour moi et je n’ai donc jamais hésité.
La rencontre d’un couple dans l’attente d’1 don
d’ovocytes depuis plusieurs années m’a conforté dans
mon choix. La PMA est 1 chemin difficile et éprouvant,
et les personnes qui ne peuvent envisager de concevoir
un enfant sans un don d’ovocytes (ou de sperme) sont
en plus confrontés aux délais d’attente...
Mon don a permis de faire avancer leur dossier et
aujourd’hui ils sont eux même parents. C’est un don
indirect, mais c’est pour moi le signe que je devais
le faire et que toutes celles qui le veulent (et le
peuvent) ont peut être la possibilité de redonner un
sens à la vie d’un autre couple.
La naissance de ce bébé et ce bonheur est le reflet,
je l’espère, de celui d’un autre couplequi a bénéficié
du don que j’ai fait.
Bien-sûr, cette démarche n’est pas toujours facile, la
contrainte des traitements et de la ponction pas
toujours conciliable avec la vie quotidienne, mais que
sont ces désagréments mineurs face au bonheur que cela
peut apporter .
Enfin, et car plusieurs personnes m’ont posé la
question, le fait de faire ce don ne m’a posé aucun
problème quant à la naissance d’un enfant portant mes
gênes. Car pour moi, il n’y avait pas de projet
parental. Un enfant est le désir d’un couple et mon
geste s’arrête lui à la ponction d’ovocytes.
Lors de mon accouchement j’ai dû être transfusée et
sans le don de sang d’une tierce personne je ne serais
peut être plus là. Je crois que le don d’ovocytes doit
lui aussi être considéré comme un acte de générosité
et d’amour et non pas comme un don de soi.
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TEMOIGNAGES
"LE BONHEUR, UNE HISTOIRE PAS SI SIMPLE"
Plus que
quelques jours et le printemps sera là, et pour nous,
pour toujours : Notre bébé va naître.
Après neuf mois d’un véritable bonheur qui m’a apporté
bien être, réconciliation avec mon corps, harmonie,
j’en oublierais presque les longues années de
tristesse, les moments de désespoir et le sentiment
d’injustice qui me remplissaient.
A l’âge de 19 ans, j’ai subi l’ablation des mes deux
ovaires en raison d’une complication lors d’une
opération de l’appendicite et ai appris que la seule
solution pour moi d’avoir un enfant serait l’aide
médicale à la procréation avec don d’ovocytes.
Lorsque j’ai rencontré mon mari, je lui ai fais part
très rapidement de mon infertilité, mais ce n’était
pas le problème du moment : nous nous aimions et
voulions rester ensemble voilà tout. Puis le désir
d’enfant est arrivé et est devenu une injustice, une
souffrance. Mon ventre était creux et plein de vide.
Voyant la tristesse qui m’envahissait, mon mari a été
d’accord de se lancer avec moi dans la PMA. Sans
savoir ce qui nous attendait, l’espoir était revenu.
Nous nous sommes inscrits dans un centre qui
pratiquait le don d’ovocytes en 1993.
La galère a commencé tout de suite car nous devions
trouver nous-mêmes une donneuse d’ovocytes. Mon amie
d’enfance s’était proposée, mais elle a changé d’avis
à la dernière minute et nous nous sommes retrouvés
tous les deux seuls au rendez-vous. L’horreur...
Trouver une donneuse est devenu « une
obsession » et une étape délicate (j’avais failli
perdre mon amie d’enfance).
Puis, lors de vacances que nous avions pris pour
prendre un peu de recul ... le hasard a fait que nous
rencontrions un couple formidable. Nathalie a bien
voulu faire avancer notre dossier en faisant un don.
Malheureusement la législation obligeait à congeler
les embryons et ce fut un échec et tellement de
déception pour nous comme pour notre bienfaitrice.
Retour à la case départ. Les années passaient et le
moral descendait.
Puis nous avons eu connaissance d’une possibilité en
Grèce, où l’on propose une donneuse et où la
congélation n’était pas obligatoire ce qui nous
laissait espérer un meilleur résultat. Nous avons
cassé le « petit écureuil » et somme partis
en Grèce avec l’espoir de revenir avec un petit
passager clandestin. Nous avons rencontré une équipe
très organisée et très humaine. Malheureusement cela
n’a pas suffit...
Mon mari aurait fait n’importe quoi pour me rendre
heureuse et m’a proposé quitte à faire quelques
concessions de retenter notre chance en Grèce. Nous
revoilà dans l’organisation d’un nouveau voyage avec
le stress des examens médicaux et la préparation au
jour le jour de notre tentative. Le soutien de
l’association Pauline et Adrien nous a aidés à tenir
bon et à avancer plus sereinement dans notre projet.
15 Jours plus tard, pour la première fois en 8 ans de
bataille, j’étais enceinte. La plus grande joie nous
inondait et nous partagions cette nouvelle avec nos
proches. La première échographie nous ramena
brusquement sur terre. Le cœur de notre futur bébé ne
battait pas..
L’incompréhension nous étouffait et la fausse couche
qui suivit fut une épreuve pour notre couple ;
Nous souffrions tellement tous les deux.
Par l’intermédiaire de l’association, nous avons fait
la connaissance d’une maman de jumeaux qui avait eu
recours au don de sperme et qui sensible à notre peine
voulait nous aider. Nous sommes partis en Belgique
cette fois-ci afin d’accélérer la tentative et
bénéficier d’un transfert d’embryon frais avec plus de
chance de réussite. Ce fut à nouveau un échec...
Finalement, avec l’aide de l’association, notre
dossier a été accepté dans un service hospitalier
parisien où tout s’est précipité.
Je n’y croyais plus.
Toutes ces années ont été si dures à vivre ! Une
amie a fait un don d’ovocytes pour avancer mon dossier
et un samedi en fin de matinée deux embryons m’ont été
transférés. De retour du centre, devant le miroir de
l’hôtel je regardais ma silhouette et me cambrais pour
faire ressortir un ventre rond... je me sentais déjà
enceinte de ces petits embryons fraîchement installés.
Je ne me lasserai pas les mois suivants d’admirer et
caresser mon ventre arrondi. A chaque échographie nous
étions un peu plus rassurés et nous devenions déjà les
fiers parents de la « crevette » que nous
avions observée sur l’écran.
Nous voilà à l’arrivée d’un long parcours de plus de
10 ans que certains appellent « combat »,
c’est vrai que les épreuves se sont enchaînées !
Cependant, notre couple en est ressorti plus fort et
nous avons eu des échanges extraordinaires avec les
femmes qui ont fait don de leurs ovocytes.
Je ne sais pas si elles réalisent vraiment ce qu’elles
ont fait pour nous, mais moi, aujourd’hui que je suis
enceinte, je sais quel bonheur elle avait envie de
partager.
Jamais je ne les remercierai assez.
Je pense également à la chance que nous avons eue par
rapport aux couples dans notre situation quelques
années auparavant. Je loue une reconnaissance sans
limite aux médecins qui se sont « lancés »
dans le don. Grâce à eux nous avons eu une solution et
le bonheur pointe son nez.
Je reprends aujourd’hui, mes écritures... Mon
accouchement s’est faitpar césarienne. Alors que l’on
me présentait mon petit garçon, avec sa petite bouche
prête à faire des petits bisous, mon gynécologue me
dit : « Vous n’aurez qu’une cicatrice, je
suis passé exactement sur l’ancienne »
Bizarrement cette petite phrase continuait à tourner
dans ma tête quelques jours plus tard.
Comme je m’en étonnais, je réalisai que l’inconsolable
cicatrice de mes 19 ans est devenue celle de mon
accouchement.
Belle revanche !
Deux mois après sa naissance, notre petit garçon tient
une énorme place dans nos cœurs et déjà ce passé
douloureux s’efface pour faire place à de beaux
projets pour l’avenir.
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